Laissez l’enfant trouver seul la réponse
Ne soyez pas dupe, si votre enfant pose cette question, c’est qu’il a eu vent de pas mal de rumeurs au sujet du Père Noël. Peut-être vous a-t-il entendu parler des cadeaux alors qu’il dormait… Peut-être a-t-il compris que les jouets entreposés dans les rayons des grands magasins ont vocation à finir dans votre caddie… Ou peut-être, tout simplement, qu’un autre camarade lui a balancé la vérité au visage.
Dans tous les cas, le doute est là et il ne partira pas avant explications. Béatrice Copper-Royer, auteure de "Enfant anxieux, enfant peureux", expliquait à BFMTV que poser des questions était la meilleure des réponses. Pour elle, si les enfants croient encore au Père Noël après 8 ans, il est temps de les questionner en douceur.
La méthode est la même pour un enfant qui a des doutes, un peu plus jeune, sur l’existence du grand barbu. Le laisser trouver la réponse, par lui-même, est moins violente et donc plus facile à accepter. Béatrice Copper-Royer, spécialiste de l’enfance, explique : "On peut lui demander : Et toi, qu'est-ce que tu en penses de cette histoire de Père Noël ? On le fait parler et on essaie d'abord de comprendre. Parfois, on se rend compte qu'il n'y croit pas tant que ça. On aborde ensuite les choses en douceur. On peut lui expliquer que c'est un joli conte qui se transmet de génération en génération, une histoire à laquelle on tient beaucoup, mais que ce n'est pas la réalité. "
La communication est un principe fondamental dans l’éducation d’un enfant. L’écouter et le laisser s’exprimer, c’est le sécuriser et lui donner confiance en lui. Avoir un discours ferme et sans débat possible générerait beaucoup trop de frustration.
Prolonger la magie de Noël et le laisser continuer à rêver
Vous pouvez aussi décider que votre enfant est trop petit pour sortir de ce conte de fées. C’est votre droit de maman. Mais ne serait-il pas judicieux de vous demander pourquoi ? Une fois que le doute est installé dans l’esprit d’un enfant, il sera très difficile à lever.
Vouloir prolonger la magie est un acte noble, mais lorsque votre petit découvrira, plus tard, que le Père Noël n’existe pas, ne se sentira-t-il pas doublement trahi ? Une étude a été menée sur le sujet par un collège de psychologues de l’université d’Exeter au Royaume-Uni. De fait, il est ressort que certains enfants se sentent trahis par leurs parents. Ce gros mensonge du Père Noël peut, cruellement, entamer la confiance, innée, qu’ils ont en nous….
Le sortir du rêve et l’amener vers la réalité
La question qui se pose, à nous parent, lorsque l’on est confronté au mythe du Père Noël, c’est : "Doit-on leur dire la vérité ?" Comme dit plus haut. C’est d’ailleurs une question qui se pose, au quotidien, dans leur éducation. Il y a des parents qui choisissent de ne jamais mentir à leur enfant - afin de ne jamais rompre un certain lien de confiance - et, d’autres, qui préfèrent que leur enfant vive, quelques années, dans un conte de fées. Les deux positions se valent, il n’y a pas de jugement ici.
Si vous lisez ce paragraphe avec attention, c’est que vous êtes prête à lui dire la vérité. Attention, il faut qu’elle se fasse en douceur. Apprendre que le Père Noël n’existe pas et que des dizaines d’adultes nous ont menti peut être violent. De plus, l’enfant peut ressentir une baisse de son estime pensant qu’il a été bête de se faire berner de la sorte.
Une mère de famille qui s’appelle Charity Hutchinson a partagé, sur Facebook, il y a cinq ans, une jolie méthode pour annoncer que le Père Noël n’était que chimère. En effet, elle responsabilise ses enfants en les faisant, à leur tour, devenir Père Noël. Elle leur explique que cette figure de Père Noël est un emblème de bienveillance et de générosité. Elle développe : "La notion de Père Noël ne repose donc plus sur un mensonge mais sur une série de bonnes actions accomplies dans l'esprit des festivités."
Le jour où la fameuse question se pose, elle tient ce discours à ses enfants : "Tu as vraiment énormément grandi cette année. Physiquement, mais aussi dans ton cœur. [Donnez deux ou trois exemples de situations où l'enfant a fait preuve d'empathie, pris en compte les sentiments d'autrui, fait une bonne action, etc.]. D'ailleurs, ton cœur est si grand que je pense que tu es prêt à devenir un Père Noël."
Elle ajoute : "Tu t'es probablement rendu compte que la plupart des Pères Noël que tu vois sont simplement des gens déguisés. Des copains t'ont peut-être dit que le Père Noël n'existe pas. Beaucoup d'enfants disent ça parce qu'ils ne sont pas encore prêts à ÊTRE un Père Noël. Toi, si. Dis-moi ce qui te plaît chez le Père Noël. Qu'est-ce qu'il gagne à faire plaisir à tous les enfants ? [Montrez-lui qu'il existe une satisfaction qui va au-delà du donnant-donnant.]. Je crois que le moment est venu d'accepter TA première mission de Père Noël !"
Pour cette première mission de Père Noël, vous pouvez désigner avec votre enfant, un frère, une sœur, un parent ou encore un ou une ami(e). Votre enfant devra alors enquêter pour trouver ce qui ferait le plus plaisir à cette personne. À Noël, il devra glisser ce cadeau au pied du sapin ; sans jamais révéler que c’est lui qui en est à l’origine.
Quoiqu’il en soit, nous vous souhaitons bien du courage avec cette question philosophique. Souvenez-vous, tout de même, que nos chérubins sont bien plus malins qu’on ne le pense ! Joyeux noël à tous.
Signature : Magali Vogel
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