Vous l’aurez remarqué, un enfant n’a jamais autant de choses à faire que lorsque vous le mettez au lit. Bizarrement, c’est toujours lorsque vous essayez de le coucher qu’il a subitement faim (alors qu’il n’a rien voulu avaler à table), soif (alors qu’il a refusé des verres d’eau toute la journée) et besoin d’affection (alors qu’il a refusé de jouer avec vous ou d’écouter vos histoires quelques heures auparavant). Oui, qu’on se le dise, les enfants, même s’ils sont épuisés, n’aiment pas dormir, pour la plupart.
Ils sont un peu comme nous, lorsque nous sommes exténuées par le travail et que nous arrivons dans notre lit, nous scrollons sur notre téléphone pour lire les dernières actualités, nous donnons des nouvelles à nos copines ou commençons l’épisode d’une série. Bref, nous avons tous envie de profiter un peu de la soirée avant que la journée ne redémarre le lendemain, les petits comme les grands.
Oui, mais une carence en sommeil peut être néfaste sur le développement de l’enfant et sur notre santé mentale, aussi. Si votre petit est encore dans son lit à barreaux, il manifestera son mécontentement à aller au lit par des cris et hurlements à répétition. Ce n’est ni sympa pour lui, ni pour vous, car clairement votre cerveau ne peut plus, à cette heure de la soirée, gérer ce genre de stress. Et évidemment, lorsque nos bambins dorment dans des lits de grands, ils se relèvent maintes fois pour nous demander un câlin ou squatter notre lit. À force, cela nous épuise d’aller les recoucher et de les cajoler jusqu’à ce que Morphée décide de prendre le relais.
Pour éviter, chaque soir, de passer une heure à endormir vos petits, quelques petits conseils sont de mise.
On ne zappe pas le rituel du soir
Tout d’abord, il faut toujours rester bienveillante, mais ferme. Si le petit bout entrevoit une faille dans votre discours, il saura qu’il a une ouverture pour se coucher plus tard ou s’endormir dans votre couchette. Avant chaque coucher, rappelez-lui bien les règles et prévenez-le de ce qu’il va se passer. Vous pouvez lui dire : « Il est l’heure d’aller dormir, nous allons nous brosser les dents, lire une histoire et ensuite je te mettrais dans ton lit ». Les enfants adorent qu’on leur parle. Ils sont beaucoup plus intelligents et réceptifs qu’on ne le croit. Surtout, ils apprécient la régularité et les rituels.
Même si vous avez été un peu speed dans la journée, ne loupez pas le rituel du soir quelqu’il soit. Ce rituel est structurant et rassurant pour les enfants. N’expédiez pas ce rituel, même si vous êtes fatiguée. Il permet à votre petit de se mettre dans de bonnes dispositions pou s’endormir.
On ne laisse pas son enfant pleurer
Lorsque la nuit tombe, c’est là que les angoisses de la journée ressurgissent. Quand votre petit était nourrisson, c’est toujours lorsque le soleil déclinait qu’il se mettait à faire ses fameuses crises de décharge.
Dormir, surtout la nuit, peut être assez intimidant pour un enfant. Il va s’abandonner plusieurs heures au sommeil, loin de vous et sans protection. De fait, cela peut être une étape difficile à vivre pour lui.
Lorsqu’il pleure et qu’il est dans son lit c’est pour attirer votre attention. Ne négligez pas cet appel, car les peurs des enfants ne sont généralement pas infondées. En plus, les pleurs sécrètent du stress et lorsque nous sommes stressés, notre cerveau mobilise tout notre corps pour survivre. Ainsi donc, plus un bébé va pleurer, plus il va retrouver de l’énergie et donc ne pourra pas trouver le sommeil.
Dans ce cas de figure, multiplier les allers-retours si cela est nécessaire. Rassurez-le. Dites-lui que vous n’êtes pas loin, que vous avez confiance en lui, qu’il va réussir à trouver le sommeil. S’il le faut, faites-lui quelques petites caresses dans les cheveux ou sur le dos afin de le réconforter.
Certains parents ont décidé de rester près de leur enfant le temps de l’endormissement plutôt que d’opter pour un endormissement autonome. Bien souvent cette méthode est plus efficace en terme de temps que celle qui préconise de multiplier les allers-retours, mais pour autant, elle est beaucoup plus contraignante.
Anticipez
Evidemment, vous n’êtes pas née de la dernière pluie et vous vous doutez bien que votre enfant va vous demander mille et une choses avant de dormir. Anticipez.
S’il le faut, préparez une dosette et de l’eau dans sa chambre pour faire un biberon de secours, disposez un verre d’eau sur sa table de nuit et investissez dans une veilleuse. De fait, lorsque votre petit vous dira qu’il a soif, s’il est en âge de parler, vous aurez tout à portée de main pour répondre à ses besoins. Cela vous fera gagner de précieuses minutes.
En revanche, n’oubliez pas, vous êtes son repère. Si vous prenez une décision, ne flanchez pas. Par exemple, si vous lui dites que cette nuit il s’endormira dans son lit, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour l’aider, mais, si possible, ne craquez pas à la dernière minute pour le prendre avec vous
Les couchers peuvent être épuisants pour les parents, mais si les enfants comprennent que vous êtes déterminée lorsque vous prenez une décision, il l’acceptera plus facilement.
Pour autant, personne ne peut vous juger. Si votre enfant connait une régression du sommeil et que vous êtes épuisée, il n’y a pas de mal à pratiquer du cododo pendant un temps. Le principal est que tout le monde dorme pour recharger les batteries et être dans un état d’esprit serein et harmonieux. Encore une fois, faites-vous confiance, vous connaissez votre enfant et savez très bien ce qui est bon pour lui et pour vous.
Un article de Magali Vogel