« Avoir ses règles », « être en période de menstruation », « avoir ses ragnagnas », « avoir ses rougets » … Voilà autant d’expressions encore trop taboues dans notre société patriarcale. Pourtant, force est de constater que les mentalités tendent à changer et que le sujet de la précarité menstruelle est pris à bras-le-corps par certains politiques. Aujourd’hui, à l’occasion de la journée internationale des femmes, nous avons voulu mettre en lumière cette crise sanitaire liée au cycle féminin qui gangrène la vie de milliers de Françaises.
Les règles, combien ça coûte aux femmes ?
3.800 euros, c’est la somme, moyenne, qu’une femme française va dépenser, dans sa vie, pour acheter des produits d’hygiènes périodiques… C’est en tout cas ce qui est ressorti d’une étude menée par nos confrères du journal Le Monde, en 2019. Face au manque d’informations sur le sujet, le journal a voulu estimer, à minima, le coût financier supporté par les femmes pour leurs menstruations.
Nos confrères justifient leur résultat : « Le montant des protections et antidouleurs s’élève à 7,50 euros par cycle pour une femme ayant des règles d’une durée et d’un flux « moyens » – soit près de 3 800 euros pour une vie. La facture reste toutefois incomplète ». En effet, à cela, se rajoute les consultations, régulières, chez le gynécologue ainsi que les dépenses liées à l’achat de sous-vêtements et de linges de lit qui peuvent, souvent, être tâchés par le sang.
2 millions de femmes en précarité menstruelle
Les plus précaires des Françaises, n’ont, bien évidemment, pas les moyens de se payer ces produits de première nécessité.
Pour exemple, une boite contenant 22 tampons périodiques de la marque Tampax Compak coûte 3,99 euros chez Monoprix. Toutes les femmes ne peuvent se permettre ce luxe. Pourtant, les plus pauvres auront aussi leurs règles, près de 500 fois, dans leur existence.
En conséquence, ces femmes, souvent des étudiantes, s’isolent pendant leurs menstruations, manquant ainsi leur cours, se coupant du monde et vivant dans des conditions d’hygiène assez lamentables. D’après un rapport des Glorieuses, publié en 2019, et repris dans le Rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France, en 2019, du Haut Conseil à l’Égalité 1,7 millions de femmes, en France sont victimes de précarité menstruelle et manquent de produits d’hygiène intime.
Face à cette urgence sanitaire, les règles ont pris une tournure politique.
L’État se mobilise
C’est ainsi que le 15 décembre 2020, Olivier Véran, ministre de la Solidarité et de la Santé, tweetait : « Les règles ne sont pas une honte, la précarité menstruelle, si ». Dans le même post, il déclarait que l’État allouait 5 millions d’euros de budget pour lutter contre ce fléau en 2021.
Dans ce cadre, le 23 février 2021, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a annoncé la mise à disposition gratuite de protections hygiéniques pour les étudiantes dans tous les établissements scolaires. À la rentrée 2021, les résidences universitaires des CROUS et les services de santé universitaires ont été équipés en distributeurs de protections hygiéniques gratuites et respectueuses de l’environnement. L’objectif du Gouvernement était de rendre accessibles 1.500 points de distribution gratuite.
Le combat contre la précarité menstruelle ne fait que commencer !