Vous êtes épuisée. Chaque minute de votre vie, vous suivez à la trace les faits et gestes de votre enfant. Du coup, vous n’avez, quasiment, plus de temps pour vous. Par conséquent, vous vous retrouvez dans un état de stress extrême. Sans le savoir, vous êtes peut-être victime de l’hyperparentalité. Rassurez-vous, vous n’êtes pas la seule. Pas question de vous culpabiliser, cette tendance est très répandue.
Prendre le contre-pied de nos grands-parents
Pendant longtemps, les enfants n’ont pas été considérés. Françoise Dolto parle très bien de cette mise à l’écart dans son livre L’enfant. La génération actuelle de parents prend le contre-pied de décennies de brimades en apportant une attention toute particulière, voire excessive à leurs petits. N’oublions pas que le trop est l’ennemi du bien. Ainsi, pour votre bien-être et celui de votre famille, il faut donc trouver un juste-milieu acceptable entre éducation positive et lâcher prise.
Ce phénomène d’hyperparentalité est apparu il y a une dizaine d’années. L’Espagnole Eva Millet, auteur d'un livre intitulé « Hiperpaternidad : del modelo mueble al modelo altar » soit en français « Hyper-parentalité : du modèle meuble, au modèle autel », indique que l’hyperparentalité est un mode d’éducation qui porte une attention excessive à l’enfant.
Lâchez prise
Soufflez ! Votre petit a besoin d’espace pour s’autonomiser et vous aussi. Vous ne pourrez pas régler tous ses tracas, éviter les chutes, les bobos ou encore les petits chagrins. Tous ces phénomènes ne sont pas des échecs. Au contraire, ils permettent à l’enfant de se construire, de gérer sa frustration et d’interagir avec les autres.
Les enfants sont confiants par nature, c’est un fait. Si vous les mettez dans une bulle et leur faites croire que la vie ressemble au monde des Bisounours, ils ne connaîtront pas les dangers du quotidien et ne se méfieront pas. À l’école, durant la journée vous ne serez pas avec lui. Eva Millet a expliqué à nos confrères de 20 Minutes : « l’hyper-parentalité rend les enfants comme des êtres intouchables, les parents doivent les défendre à tout prix et résoudre tous leurs problèmes. Ce nouveau modèle de parentalité prend le contre-pied de l'autonomie des enfants et leur capacité à gérer la frustration, en plus de leur provoquer plus de peurs que jamais ».
Les laisser libres pour s’autonomiser
De fait, il faut leur donner quelques bases pour qu’ils puissent s’épanouir sans votre présence. Cela insinue qu’à la maison, vous ne devez pas surprotéger votre enfant et le solliciter toute la journée. Par exemple, si votre enfant s’ennuie et vous demande de lui trouver une activité. Si vous êtes déjà occupée, dites non. Il peut, seul, trouver de quoi s’occuper. L’imaginaire et la créativité se forgent dans l’ennui. Un enfant qui est constamment sollicité n’a aucun effort à fournir pour s’inventer des jeux, des histoires. Il compte, toujours, sur quelqu’un d’autre pour lui donner quelque chose à faire. En plus, nos enfants ne sont pas des bêtes de concours. Il n’est pas nécessaire qu’ils sachent compter à 2 ans ou connaissent toutes les couleurs.
On ne les inonde pas de jouets
Chaque chose en son temps, prenez le temps de vivre. Laissez-lui le luxe de découvrir son environnement, de jouer avec des choses simples. Un petit n’a pas besoin de trente jouets pour s’amuser, au contraire. Pour le prouver, en 2017, le site anglophone de revues scientifiques, Science Direct a publié une étude menée par des chercheurs américains qui portait sur l’impact de la quantité de jouets disponibles. Cette étude a été faite sur 36 enfants de 18 à 30 mois. Pour ce faire, leur comportement a été observé durant 15 minutes de jeu avec 4 ou 16 jouets. Il apparaît, clairement, qu’avec « seulement 4 jouets, les enfants s’intéressent deux fois plus longtemps à chaque jouet, et trouvent 63% plus de manières différentes de les utiliser qu’avec 16 jouets. »
Ainsi donc, il est permet de conclure que trop de jouets nuit à la qualité du jeu et de concentration d’un enfant.
L’hyperparentalité peut vous mener au burn-out
Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit que l’hyperparentalité peut faire de votre enfant un enfant roi. C’est-à-dire, un petit qui ne sait pas gérer sa frustration donc qui multiplie les colères. Un enfant roi pense aussi que tout lui est dû et qu’il peut avoir tout ce qu’il demande quand il le veut. La vie d’enfants et d’adultes est régie par des règles, de fait, cette image dorée qu’il se fait de la vie est fausse. L’hyperparentalité si elle étouffe les enfants peut être très dangereuse pour les parents.
Vous vous mettez la pression, vous êtes dans une compétition permanente en ce qui concerne l’éducation de votre enfant. Vous voulez le mieux partout et tout le temps. Vous êtes donc tendue, stressée et susceptible. Tout d’abord, votre enfant le sent. Et ensuite, vous vous usez dans la mission éducative que vous vous êtes infligée, au nom du bonheur de votre enfant.
Avant de craquer, prenez du recul. Ne vous oubliez pas. Le burn-out parental est connu et fait des dégâts. Parlez-en à un psychologue qui pourra, sans doute, vous conseillez de vous recentrer sur vous.
Un article de Magali Vogel