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Candice, mère célibataire : « J’ai accepté de pleurer et de ne pas être parfaite ! »
Publié le 23 mars 2022

Candice, mère célibataire : « J’ai accepté de pleurer et de ne pas être parfaite ! »

À 35 ans, Candice est maman solo depuis trois ans déjà. Elle nous raconte son quotidien mouvementé, partagé entre sa fille Teri, 4 ans, et son travail de chargée de communication.

Le 2 août 2017, Candice donne naissance à Teri. C’est lorsque son bébé a 8 mois que la jeune femme de 35 ans qui habite à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) se sépare du papa. Elle obtient la garde de sa fille, quelques mois plus tard, après une longue (trop longue) procédure judiciaire. Teri a 14 mois lorsqu’elle est placée en résidence chez sa maman. Commence alors pour Candice - en charge de la communication RH chez Médecins du monde - un quotidien à 100 à l’heure. La jolie blonde nous raconte comment elle a réussi à trouver un équilibre entre sa vie professionnelle, son rôle de mère et son bonheur de femme.

Quelle est votre histoire de maman solo ?

J’ai été en couple avec le papa de Teri pendant 12 ans et nous nous sommes séparés lorsque notre fille avait 8 mois, en avril 2018. Ça été très compliqué, car nous avons été dans l’obligation de passer devant le juge des affaires familiales, afin de déterminer qui allait avoir la garde de Teri. Nous avons attendu 5 mois avant de pouvoir passer devant la juge. Pendant ce laps de temps, je n’ai pas pu voir ma fille comme je le souhaitais, car son père n’était pas coopératif et avait décidé de la garder. J’ai serré les dents et, au final, j’ai obtenu la résidence de Teri, en octobre 2018. Elle avait 14 mois.

 

Comment avez-vous vécu cette période de séparation avec votre bébé ?

Pour moi, il y avait urgence à mettre fin à ma relation avec mon compagnon de l’époque. Le quotidien était devenu invivable. Avant que je n’obtienne la garde de ma fille, durant cinq mois, je ne la voyais que 1 heure, par jour. Son père refusait de me la laisser. J’étais en mode survie. Chaque minute passée avec elle était précieuse.

 

Comment avez-vous géré le quotidien de maman solo par la suite ?

Lorsque j’ai obtenu la résidence de Teri, j’ai compris ce que signifiait être mère célibataire. À l’époque, il n’y avait pas encore de télé-travail, c’était infernal. Teri avait une place en crèche, heureusement. Pour pouvoir travailler, je la laissais dés 8 heures du matin, jusqu’au soir 18 heures. Je n’avais pas le choix. J’étais tout le temps en train de courir et de regarder ma montre. J’avais l’impression que les moments avec elle étaient toujours speed et qu’au boulot j’étais à moitié là.

 

Est-ce qu’il y a eu un moment plus difficile que les autres ?

Lorsqu’elle a eu 18 mois, Teri est rentrée dans une phase d’opposition très forte. Quand on est seule face à son enfant, on se retrouve vite en opposition avec lui. Il n’y a pas de tiers séparateur. Du coup, les situations montent plus vite en pression. C’est difficile de garder, calme, patience et distance. En tant que mère célibataire, je suis la seule personne sur laquelle ma fille se décharge. Il faut l’accepter.

 

Avez-vous déjà craqué face à elle ?

Oui. Je pleure beaucoup, mais j’ai accepté de pleurer et de ne pas être parfaite. Dans l’inconscient des gens, être mère célibataire, c’est être une battante, une guerrière… C’est vrai, mais on craque aussi. Je craque comme toutes les mamans. En revanche, je ne m’interdis pas de pleurer devant elle. On est deux, on est ensemble quoiqu’il arrive et on construit notre vie toutes les deux. Il faut qu’elle accepte que je craque, à certains moments. Je ne suis pas toujours solide. Heureusement, j’ai été très soutenue par mes copines et par ma mère. Je ne sais pas comment j’aurais tenu si elles n’avaient pas été là.

 

Éduquer une enfant, encaisser le manque de sommeil et les frustrations, et, en plus, assurer au travail. Comment faites-vous ?

Premièrement, Teri dort bien. Ceci dit, il arrive encore qu’elle se réveille la nuit pour venir me voir. Elle se rendort en trois secondes, mais moi je mets trois heures à retrouver le sommeil. Oui, c’est épuisant. J’ai l’impression que je suis tout le temps tournée vers le bien-être de Teri. Je passe au second plan. Ma priorité, c’est elle. Au travail, finalement, ils n’avaient pas d’autres choix que de l’accepter et de le comprendre. J’ai beaucoup de chance, ils sont très arrangeants avec moi. Malgré tout, je culpabilise toujours de ne pas être parfaite, en forme, au top, à 100 % dans mon travail. Le télé-travail m’a changé la vie. Je n’ai plus de temps de transport, les journées sont moins chargées et je suis plus concentrée. Ma grosse problématique, finalement, c’est la complexité de mon agenda. Je ne peux pas être partout à la fois et j’ai mis du temps à l’accepter.

 

Comment on gère son rapport « aux autres » quand on est maman solo ?

C’est l’image que l’on projette sur les mères célibataires qui est compliquée à gérer. Déjà, de base, dans l’inconscient collectif quand on est maman, on doit tout savoir et tout comprendre de son enfant. Comme si, c’était inné la maternité. Pas du tout. C’est très culpabilisant. Pour ma part, je suis, parfois, paumée et je fais comme je peux. Il me semble qu’être mère demande un certain temps d’adaptation. Il faut accepter de faire une place à son enfant.

 

Et comment réussissez-vous à avoir, encore, une vie sociale ?

Tout nécessite une organisation. Je ne peux rien faire en mode spontané. Je tiens à garder une vie sociale. Au travail, il y a des temps de convivialité, en dehors des horaires du bureau, et j’y assiste. C’est très important pour moi. Dans ces cas-là, je fais garder Teri. Depuis septembre, j’ai repris ma vie en main. Je veux aussi penser à moi. Par exemple, j’ai déménagé pour avoir un chambre et ne plus dormir sur le canapé comme je le faisais avant. En parallèle, les lundis soirs, je me suis inscrite à un étalier de percussions brésiliennes. D’ailleurs, j’y ai rencontré plein de gens. Je fais aussi du yoga au travail et j’ai repris la course à pieds. Grâce à beaucoup de pédagogie, j’ai réussi à faire comprendre à ma fille que j’avais besoin de temps juste pour moi, afin d’être mieux avec elle aussi.

 

Vous autorisez-vous une vie amoureuse ?

Alors la vie amoureuse, on oublie. Ce n’est pas ma priorité. Pour être transparente, je suis sortie traumatisée de ma relation avec le père de ma fille, donc je n’ai pas envie de me remettre en couple. J’ai fait deux ans et demi de thérapie après ma rupture. Je ne sors pas complètement les hommes de ma vie, mais je ne suis pas sur des relations au long terme.

 

Comment définiriez-vous votre relation avec votre fille aujourd’hui ?

Je me sens bien. À dire vrai, j’ai eu un déclic début 2020. Je suis partie, dix jours, en Thaïlande avec Teri. Nous sommes rentrées cinq jours avant le confinement. Avant de partir, j’ai paniqué et j’ai douté. Et en fait, ça a été génial et ça a été un tournant dans ma vie de mère et ma relation avec Teri. Je me suis rendu compte qu’être mère célibataire, ça peut aussi être très cool et générer de la découverte à deux. Jusqu’à ce moment-là, j’avais l’impression que je devais réparer des choses dans notre vie, alors que pas du tout. Ma vie est bien comme ça. J’ai beaucoup moins l’impression de subir mon statut de mère célibataire depuis.

 

Financièrement, arrivez-vous à joindre les deux bouts ?

Oui, mais c’est de la gestion au centime près. Je suis devenue une championne des aides et des dispositifs accordés aux mamans solos. Je me suis renseignée sur tous mes droits et je me suis battue pour avoir une pension du père de ma fille. Je fais attention à toutes les dépenses. Le shopping, c’est beaucoup de seconde main, comme Vinted. Je récupère aussi à droite et à gauche. Pour la nourriture, j’ai des tickets-restaurants, donc je fais les courses avec. Je fais, aussi, les paniers anti-gaspi Phenix. (https://www.wearephenix.com/). Je me bouge. Je suis une professionnelle des petites économies parce que je veux pouvoir nous payer des loisirs. Mon loyer me prend, quand même, la moitié de mon salaire. Je dois donc faire attention. Je paie les vacances avec mon 13e mois.

 

Un article de Magali Vogel

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