« Au delà des cultures et des situations, il existe une vraie solidarité entre les femmes.»

Simone Veil - Conférence du Caire 1994
Conseil général des Hauts-de-Seine

Formulaire de recherche

Me faire aider

Psycho : et si on apprenait à gérer les tempêtes émotionnelles ?
Publié le 19 juin 2025

Psycho : et si on apprenait à gérer les tempêtes émotionnelles ?

Arrêtez d’écouter mamie Suzanne. Les débordements de vos enfants ne sont pas des caprices, mais des tempêtes émotionnelles tout à fait normales dans leur développement. Alors, pour les canaliser, on se retient de les gronder et on apprend à accueillir leurs sentiments.

Les crises à répétition, les tapes, les hurlements, les « non », les roulades au sol… Bien souvent, on se retrouve démunie face aux tempêtes émotionnelles de nos tout-petits, surtout lorsqu’elles ont lieu dans le rayon gâteaux de notre supermarché favori ou devant l’arrêt de bus, sur les pieds de la voisine.


Prendre conscience des émotions des enfants

On ne va pas se mentir, on a honte de ces crises et, lorsqu’elles arrivent, nous regardons autour de nous pour observer la réaction des gens. Nous avons peur d’être jugée. Trop laxiste sur le moment, pas assez bienveillante et compréhensive… Certains trouveront mille et une excuses pour vous blâmer.
Si ces crises nous déstabilisent, c’est parce que nous n’avons pas toujours les connaissances nécessaires pour les comprendre et les calmer.
Pire : elles nous hérissent le poil et nous font peur parce qu’elles nous renvoient une image négative de nous-mêmes.
Dans ces instants, nous avons l’impression de ne pas avoir su comprendre et anticiper les besoins de notre enfant. Déculpabilisez-vous. On ne devient pas un mauvais parent parce que bébé déborde.

Dans l’inconscient collectif, une tempête émotionnelle est encore synonyme de caprice. Heureusement, depuis quelques années, les neurosciences se sont mises au service de l’enfant et ont démontré qu’il s’agissait de débordements impossibles à gérer pour les petits.
Interrogée par le magazine Émoi Émoi, une puéricultrice de l’application May explique :
« On sait désormais qu’un enfant est intellectuellement incapable de manipuler l’autre avant l’âge de 4 ou 5 ans. »
Et d’ajouter :
« Les caprices entendus comme volonté de nuire n’existent pas. Lorsque votre enfant se met en colère, c’est parce qu’il vit une réelle frustration liée à un besoin ou une envie non satisfaits, et il est dépassé par ses émotions. C’est pourquoi on parle plutôt de “tempêtes émotionnelles”. »

En résumé, ne subissez plus ces instants de vie comme un échec éducatif. Dites-vous plutôt que vous allez accompagner au mieux votre enfant dans son retour au calme.
N’oubliez pas que tous les parents ont vécu des tempêtes émotionnelles. Tous ont eu les nerfs en pelote et leur patience a été mise à rude épreuve.
Si frustrantes soient-elles pour l’adulte, elles sont un passage obligé dans le développement de l’enfant, dans la régulation, la compréhension et l’acceptation de ses émotions, mais aussi de ses ressentis.
Alors, on respire… et on reste indulgente avec soi-même.


C’est quoi une tempête émotionnelle ?

Il s’agit donc d’un débordement : d’émotions souvent, de stress parfois, voire d’angoisses.
L’enfant ne comprend pas ce qu’il ressent, et il exprime avec son corps cette inconnue. Il hurle, pleure, tape. Il essaye d’évacuer afin de se libérer.

Les enfants n’ont pas toujours les mots pour verbaliser leurs sentiments, alors ils utilisent les moyens à leur disposition pour se faire comprendre.

Isabelle Filliozat, psychothérapeute spécialisée dans l'intelligence émotionnelle, détaille dans une vidéo :
« Souvent, les enfants ressentent tout un tas de choses, ça bouge à l’intérieur et ils ne savent pas comment faire… alors ils explosent.
Nous, adultes, avons tendance, lorsque nous voyons ce genre d’explosion, à dire : “Oh tu es en colère.” Du coup, nous encourageons l’expression de la colère, et parfois, ça ne s’arrête pas. Et si ça ne s’arrête pas, c’est que ce n’était pas de la colère. C’était un trop-plein. »

Elle continue :
« Souvent (en ce qui concerne les tempêtes émotionnelles, NDLR), il s’agit d’une surcharge de stress, de stimulation… On est sous pression, et lorsque l’on est dans une position de stress, notre première réaction, c’est l’agression. On crie, on perd ses moyens. »

Avant l’âge de six ans, le cortex orbitofrontal – qui est la partie du cerveau qui régule les émotions – est immature.
De fait, l’enfant n’a pas la capacité d’intellectualiser ses ressentis et de les gérer.


Comment l'accompagner ?

Tout d’abord, on observe et on essaye d’analyser :
S’agit-il d’une colère, d’une frustration ou d’un trop-plein ?
Nous adapterons notre réponse en fonction du besoin de l’enfant et de la situation du moment. Être parent demande une capacité d’adaptation accrue.

Il est possible d’apaiser ces crises assez rapidement grâce à une communication bienveillante.
Isabelle Filliozat poursuit :
« S’il s’agit d’un trop-plein, et donc d’une surcharge de stress, on commence par le libérer en bougeant. »
Pour lâcher le stress, l’enfant peut sauter, taper des pieds, crier en lançant les bras vers le ciel. Il faut faire sortir les tensions.
« Si la tempête émotionnelle n’est pas montée trop fort, on peut respirer, calmer le jeu, se centrer. »

Par ailleurs, s’il s’agit d’une frustration ou d’une colère, on peut accompagner les enfants avec empathie.
Au quotidien, par exemple, le parent doit parfois poser des « non ». Ces derniers sont plus ou moins bien reçus.
Lorsque cela arrive, PapaPositive conseille :
« Ce ‘non’ est essentiel car cela permet de fixer un cadre éducatif (…) »
Si une tempête émotionnelle arrive après ce ‘non’, il faut « accompagner avec empathie ».
Comment ? On peut dire :
« Je comprends que ce soit difficile pour toi, je vois que tu avais envie de faire ceci… »
Et d’ajouter :
« On va verbaliser ce que l’enfant pourrait ressentir. (…) Le fait de poser des mots sur ces émotions nous soulage et diminue l’intensité de l’émotion. Donc, l’enfant, qui s’entend dire ce qu’il pourrait ressentir, et à qui on va offrir de l’empathie, va diminuer sa frustration et retrouver sa capacité d’écoute. »

Très important : on se place à la hauteur de l’enfant pour qu’il se sente considéré.
On ne le toise pas, mais on s’agenouille pour lui parler et l’écouter.


Comment la prévenir ?

À chaque nouvelle règle, on prévient l’enfant avec douceur.
Par exemple, si l’on doit quitter une aire de jeux, on essaye, quinze minutes avant de partir, d’avertir l’enfant :
« Nous allons devoir rentrer à la maison, il se fait tard, je te laisse faire encore trois tours de toboggan. »

Les enfants intègrent de nouveaux éléments grâce à la répétition.
N’hésitez donc pas à revenir à la charge toutes les cinq minutes.
Un enfant qui ne se trouve pas surpris par un événement saura mieux gérer sa frustration.

Vous le savez, la clé de tout problème éducatif est la communication.
Plus vous allez parler et écouter, plus ils se sentiront considérés et compris.
Ainsi, ils n’accumuleront pas de sentiments négatifs et tendront plutôt à remplir leur besoin d’estime de soi, qui fait partie des cinq besoins fondamentaux de la pyramide de Maslow.


Certaines lectures sont aussi très instructives et peuvent débloquer des émotions.

  • Il y a le célèbre livre La couleur des émotions, qui aide les petits à définir leurs sentiments,

  • ou l’ouvrage Grosse colère de Mireille d’Allancé, qui tend à expliquer en images comment une colère peut influencer notre comportement.


Dernier point : du temps de qualité

Proposez des moments de qualité avec vos enfants lorsqu’ils rentrent de chez leur assistant maternel ou de l’école.
Il est important d’échanger, de jouer, de chanter ou de danser pour évacuer le stress de la journée.
Prenez le temps de raconter vos journées, de verbaliser vos sentiments et de dire combien vous aimez vos bouts de chou.
Ce partage favorisera le besoin de sécurité affective des enfants.

Et puis… la patience est mère de toutes les vertus.
Votre bienveillance paiera.
N’oubliez pas : l’essentiel est de faire de son mieux, pas d’être élue mère de l’année.

 

Magali Vogel

Voir plus d'articles
Auto-entrepreneuse : mode d’emploi
Publié le 12 juin 2025

Auto-entrepreneuse : mode d’emploi

Vous souhaitez créer votre propre activité professionnelle ?

Pour rappel :
Que vous soyez demandeuse d’emploi, salariée, fonctionnaire, ou que vous exerciez une profession libérale, le statut d’auto-entrepreneuse ou micro-entrepreneuse est accessible à toutes et à tous.

 

TI3RS, Protégez vos échanges
Publié le 05 juin 2025

TI3RS, Protégez vos échanges

1 million de personnes sont victimes de violence conjugale chaque année. Hélas, ces violences ne s’arrêtent pas après une séparation.

Noël sans dépenses excessives
Publié le 28 novembre 2024

Noël sans dépenses excessives

Les fêtes de fin d’année sont toujours le moment où l’on a envie de se lâcher et de faire chauffer la carte bleue. Attention tout de même, maîtrisez votre budget.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites

Pour en savoir plus et paramétrer les traceurs