Vous ne viviez pas le grand amour avec le père de votre enfant et vous étiez habitée depuis toujours par un désir intense d'être mère. Vous n'avez donc pas réellement connu la séparation puisque il est parti à l'annonce de votre grossesse, ne voulant pas connaitre ce bébé. Bien que vous vous réjouissiez de ce rêve qui devenait réalité, comment avez-vous vécu ce statut de mère célibataire ? Sans culpabilité de l'avoir « privé » d'un papa ?
Cela s'est fait naturellement, mon compagnon ne voulait pas s'engager, or c'était un accomplissement pour moi que d'avoir un enfant, une étape incontournable pour être heureuse. Donc aujourd'hui je m'épanouis totalement avec ma fille qui est mon rayon de soleil. Cela dit, ce n'est pas facile tous les jours, parfois j'aimerai avoir une épaule sur laquelle me reposer mais quand je la regarde je suis comblée, et le sacrifice de ma vie personnelle, que je fais pour elle au quotidien, en vaut la peine. Pour moi, devenir maman fut une seconde naissance et une remise en question perpétuelle.
Que ressent une petite fille dont le papa ne veut pas la connaitre ?
Elle l'a réclamé et en a beaucoup souffert bien-sûr, mais je lui ai expliqué avec des mots accessibles à une petite fille et je l'ai emmené voir un pédo-psychiatre car elle était très malheureuse. Au point qu'avec la candeur d'un enfant, dès qu'elle voyait un simple ami à la maison, elle lui demandait « Est-ce que je peux t'appeler papa ? » !!! Il s'avère qu'elle reste très équilibrée mais portait sur elle la responsabilité de devoir me trouver un mari. Aujourd'hui elle en parle moins, la figure masculine ne lui manque pas car elle voit beaucoup de monde. Nous sommes dans cette cité depuis toujours avec beaucoup d'amis et de famille, elle est donc entourée d'hommes.
J'entends que vous êtes bien entourée, mais même sans véritable rupture vous avez vécu un traumatisme, comment avez-vous géré cette étape de vie différente ?
La rupture d'avec lui a été tout de même un peu difficile et déstabilisante. Mais je me définis comme forte et joyeuse, voire très têtue, tant que je n'ai pas obtenu satisfaction je ne lâche pas et ne me laisse jamais abattre. Cela me permet d'avancer et j'ai vite assumé ! Certes la vie change, mais je suis restée dans l'appartement familial, donc le traumatisme était moindre. J'ai été aussi extrêmement aidée par une très bonne amie, comme une sœur, qui m'a soutenue et a été très présente, même plus que ma propre famille. J'ai la chance aussi d'être organisée, lorsqu'on est maman seule c'est indispensable pour gérer les horaires et maintenir l'équilibre des enfants. Dans les moments difficiles, je peux compter sur les amis de la cité, nous sommes une grande famille, je suis sociable et parle avec tout le monde, nous nous entraidons très facilement.
J'imagine tout de même des périodes moins faciles que d'autres ?
Oui bien sûr, je suis parfois dans le creux de la vague comme tout le monde mais j'ai du ressort ! Mon moteur et mon rayon de soleil, c'est Alicia, ma poupée ! Elle me le rend bien, étant particulièrement affectueuse et pleine d'empathie.
Vous êtes joyeuse et particulièrement souriante, quelles sont vos joies ?
Etre avec elle, prévoir des petites vacances toutes les deux, j'essaye de me débrouiller avec mon budget pour lui offrir des moments agréables ensemble. Et puis je sors, j'ai des amis, on organise le week-end des petites soirées entre amies avec ou sans nos enfants ! En effet nous sommes humaines aussi et avons besoin parfois de se ressourcer afin de mieux repartir avec eux !
Avec le recul de 7 ans, comment relisez-vous votre décision et votre histoire ?
Aucun regret ni amertume, je suis hyper heureuse et remercie Dieu tous les jours de m'avoir offert cette petite fille épanouissante. Si j'avais pu avoir un 2ème enfant, je l'aurai eu avec joie ! Je suis fière de moi, la femme est plus forte que l'homme !
Quels seraient vos petits mots de réconfort pour d'autres femmes dans la même situation ?
De ne jamais perdre courage et de garder le cap en percevant ses enfants comme un appui. Ce sont eux qui nous font nous lever le matin. Il faut également s'entourer et ne pas rester seule, avoir une vie sociale riche pour supporter les inévitables mauvais moments.
Vous êtes souriante, rayonnante, vous voyez donc des avantages à être seule ?
Il faut savoir voir dans toute situation le côté positif d'abord ! Si une situation difficile n'est pas un cadeau que l'on reçoit, c'est au moins une leçon donc sachons en tirer du profit. Cela rend plus fort et fait grandir !
Je perçois dans mon statut de maman solo, des avantages dans l'éducation de ma fille, cela évite des désaccords qui sont néfastes pour les enfants. Les enfants s'engouffrent dans ces failles et des parents peuvent se déchirer pour des visions différentes d'éducation. J'en suis épargnée.
Marie Laure en 14 questions
1. Le principal trait de mon caractère. Exigeante et gentille
2. La qualité que je préfère chez un homme. La protection
3. La qualité que je préfère chez une femme. La gentillesse
4. L'image que j'aimerai refléter. Epanouie
5. Votre mot préféré. Courage
6. Le mot que vous détestez. Lâcheté
7. Votre passe-temps favori. La lecture et danser
8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire. Comptable
9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarnée. Le dauphin
10. Mon rêve de bonheur. Vivre dans une belle maison avec un jardin, ma fille et un mari
11. Une personne qui m'a marquée. Ma meilleure amie
12. Ce que qui vous révolte. L'injustice
13. Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence. La maladresse
14. Ma devise. « Toujours se relever malgré les tempêtes et aller de l'avant »