Mais à qui doit-on cette initiative mondiale ?
À Clara Zetkin, une militante allemande, qui, en 1910, à l’occasion de l’Internationale des femmes socialistes qui se réunit à Copenhague, propose lors de son discours de mobiliser les femmes, partout dans le monde, à une date unique pour mieux sensibiliser à la cause des travailleuses et en demandant, dans un premier temps, le droit de vote.
Le 8 mars devient progressivement une date emblématique, unique à travers le monde.
En 1977, l’ONU reconnaît officiellement cette journée et invite tous les pays à la célébrer en faveur des droits des femmes et de la paix internationale.
Et aujourd’hui ?
La Journée internationale des droits des femmes 2025 aura pour thème « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ».
Si des avancées ont été obtenues dans de nombreux pays (droit de vote, accès à l’éducation, droit au travail, liberté reproductive), les inégalités persistent dans de nombreux domaines :
- Violences faites aux femmes : Selon l’ONU, une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie.
- Inégalités salariales : À travail égal, les femmes gagnent encore en moyenne 20 % de moins que les hommes.
- Accès au pouvoir et à la représentation politique : Les femmes restent sous-représentées dans les instances dirigeantes, que ce soit en politique ou dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
- Droits reproductifs : Dans certains pays, l’accès à la contraception et à l’avortement reste limité ou interdit, menaçant l’autonomie des femmes sur leur propre corps.
Pourquoi la journée du 8 mars est-elle encore essentielle ?
Comme l’a si bien dit Simone de Beauvoir à Claudine Monteil, ancienne diplomate et alors jeune féministe aux côtés de l’écrivaine, en 1974, en parlant de la future loi Veil :
« Certes, nous avons gagné, Claudine, mais temporairement. N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »
(Son témoignage sur le combat pour la loi Veil est à lire ci-joint : https://www2.assemblee-nationale.fr/15/evenements/2021/manifeste-des-343-c-etait-il-y-a-cinquante-ans/temoignage-de-claudine-monteil)
En une phrase, l’écrivaine avait tout dit. Cette journée permet de sensibiliser à ces inégalités et de mettre en lumière les luttes féministes partout dans le monde. Elle est aussi l’occasion de célébrer les avancées obtenues grâce aux combats des générations passées et présentes.
Des manifestations, conférences, expositions et événements culturels sont organisés pour rappeler que l’égalité entre les sexes est un combat toujours d’actualité.
Pour rappel :
- Au début du XXe siècle en France, la loi considère encore les femmes comme des mineures, des enfants.
- En 1907, les femmes peuvent dépenser leur salaire comme elles le veulent. Plus besoin de demander l’autorisation à leur mari, comme avant.
- En 1944, elles peuvent voter et être élues. Et à partir de 1965, elles travaillent où elles veulent, sans que leur mari donne son accord.
- En 1975, la loi autorise l’interruption volontaire de grossesse : l’IVG. Les femmes enceintes sans l’avoir choisi peuvent être aidées par un médecin pour arrêter leur grossesse. La même année, l’école devient mixte : filles et garçons sont ensemble en cours.
- En 2000, c’est la loi sur la parité. Il doit y avoir autant de femmes que d’hommes dans les lieux où l’on prend des décisions pour le pays. Aujourd’hui, la parité n’est toujours pas respectée. Et des injustices existent encore : les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes, même quand elles font le même travail.
Ci-dessus, Clara Zetkin dans les années 1890.