« Au delà des cultures et des situations, il existe une vraie solidarité entre les femmes.»

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Témoignages

Alicia :
Publié le 04 janvier 2019

Alicia : "Pour ma fille je devais m'en sortir et seule"

Il n'y a pas d'âge pour les sports de combat ! Avant de rejoindre son cours d'aïkido, Alicia 58 ans agent administratif à l'hôpital me reçoit un samedi matin autour d'un thé dans son petit appartement de Vanves. Même s'il lui manquera toujours une épaule pour reposer sa tête, Alicia est animée d'un courage et d'une joie intérieure incroyable qui lui ont permis de dépasser bien des épreuves.

Alicia, vous avez élevé seule votre fille quasiment toute son enfance puisqu'elle avait 2 ans lorsque son papa vous a quittée. Dans quel contexte est-il parti ?

Ayant rencontré une autre femme, il voulait partager sa vie vivant en semaine avec nous et le week-end avec sa compagne, il trouvait cela confortable ! C'était bien sûr inacceptable pour moi donc devant mon refus d'obtempérer, il est parti. A ce moment-là, je démarrais une seconde grossesse, j'habitais la campagne proche de Paris où je travaillais et je me retrouvais totalement seule sans ma famille puisque je suis péruvienne.

 

Quelles décisions avez-vous prise pour surmonter tant d'obstacles ?

Après un long moment d'angoisse et me sentant incapable d'élever seule 2 enfants, j'ai décidé d'avorter, mon mari m'a même conduite à l'hôpital pour cela. J'étais plongée dans une profonde tristesse car je n'avais aucun soutien dans cette nouvelle épreuve. J'ai envisagé ensuite de retourner au Pérou mais ayant tant souffert d'être orpheline, je ne voulais pas priver ma fille de son père, donc pour elle je me suis établie en France.

 

Comment la vie ordinaire a-t-elle repris son cours ?

Ma sœur est arrivée en France pour m'aider  à garder Elodie, j'ai modifié mes horaires de travail pour ne plus travailler le week-end et ne pouvant déménager j'ai travaillé des soirées et presque des nuits lorsque ma fille était couchée, à relooker mon appartement pièce par pièce, pour avoir l'impression de changer de cadre et de repartir dans du neuf !

 

Qu'est-ce qui vous a permis de retrouver le sourire que vous affichez aujourd'hui ?

J'ai fait une très grosse et violente dépression 8 mois après mon divorce, ce fut une sorte d'électro choc, de prise de conscience radicale que pour ma fille je devais m'en sortir et seule. Je me suis raccrochée  à ma foi, à mon métier et surtout  à la vie. J'avais une telle chance d'avoir une fille n'ayant pas eu de mère, toute ma vie devenait orientée vers la joie d'avoir un enfant ! Je voulais tout faire pour la rendre  heureuse avec les modestes moyens que j'avais et lui faire comprendre que même si on n'a pas tout, on peut être heureux !

Et puis je suis par nature quelqu'un de positif ; et travaillant dans le milieu hospitalier, je côtoie des situations douloureuses, je mesure donc la chance que j'ai d'être en bonne santé ! Mon côté latin m'a enseigné de garder la joie quelques soient les difficultés. Je suis la dernière de 9 enfants, placée chez mes frères  à 6 ans à la mort de ma mère, j'ai toujours appris  à m'accrocher à la joie et  à la vie !

 

Quel regard portez-vous sur cette période, avez-vous une certaine fierté devant votre cheminement ?

Aujourd'hui je peux dire que la page est tournée même si j'y pense régulièrement. Chaque jour quand je me lève, je suis fière d'avoir dépassé cette épreuve. Depuis peu de temps j'arrive même à penser à mon ex-mari avec presque de l'affection,  depuis quelques mois il est malade et aujourd'hui je suis capable d'avoir de la peine pour lui, d'être compatissante.

La réussite professionnelle de ma fille est aussi ma fierté, j'ai pu par mon travail et parfois par des emprunts lui permettre de faire de bonnes études.

 

Quel serait votre  message d'espérance  à donner  à une amie dans la même situation ?

S'accrocher ! Ce sera une bataille juridique, un chamboulement du quotidien, des blessures mais il faut y croire. Rester vigilante aussi  à dire  du bien de son ex-mari  à nos enfants, c'est héroïque mais essentiel pour eux. Il ne faut jamais ternir l'image du père qui reste leur papa, ils ont besoin d'entendre et d'être  rassurer sur le fait d'avoir été conçus  et élevés avec tout l'amour d'un père et d'une mère.

 

1. Le principal trait de mon caractère. Attentive

2. La qualité que je préfère chez un homme. L'intelligence

3.  La qualité que je préfère chez une femme. La persévérance

4. L'image que j'aimerai  refléter. Joyeuse                             

5. Votre mot préféré. Le courage
 
6. Le mot que vous détestez. Laisser tomber
 
7. Votre passe-temps favori. La décoration

8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire. Conducteur de poids lourds

9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné. Un loup

10. Mon rêve de bonheur. Voyager

11. Une personne qui m'a marquée. Nelson Mandela

12. Ce que qui vous révolte. L'injustice

13. Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence. Les fautes par bêtise

14. Ma devise. Aller de l'avant
 

 

 

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