Amélie, il y a 7 ans vous apprenez que vous êtes enceinte. Le papa de votre bébé refuse d'assumer sa paternité, vous le quittez et élevez seule votre petit garçon. Comment réagissez-vous à cette perspective ?
Il ne voulait pas accepter le fait d'avoir un enfant, il est donc parti. Je n'ai pas eu d'autre choix que de rester seule avec Claude Eliott et j'ai dû me débrouiller.
Vous travaillez à plein temps avant la naissance, maintenant vous êtes seule et il va falloir s'occuper de votre bébé, la vie quotidienne change, comment vous organisez-vous ?
J'ai cherché une solution me permettant de modifier mon emploi de temps pour être plus disponible. J'ai choisi de faire une formation d'auxiliaire puéricultrice, ce métier me permettant d'avoir des horaires flexibles et donc du temps pour mon fils.
Votre fils est connu pour sa joie de vivre, vous êtes vous-même tout sourire et détendue. Où avez-vous puisé vos forces pour dépasser les difficultés et soucis ?
Tout d'abord dans mon environnement, j'ai la chance d'avoir un toit, un travail, j'habite dans une belle ville ! Je pense que quand on a de quoi se nourrir, s'habiller... il ne faut pas se plaindre, au contraire et avancer ! Je ne m'inquiète pas de l'avenir car je compte sur moi et je sais que j'aurai la chance d'avoir toujours du travail !
Aujourd'hui avez-vous retrouvé une relation avec lui ?
Il est revenu quand notre fils avait 18 mois. Mais j'ai dû le relancer, lui forcer la main et petit à petit j'ai réussi en fait à lui imposer la paternité qu'il a fini par accepter ! Aujourd'hui mon fils revoit son père très souvent et moi aussi. Il s'est mis à s'investir dans la vie de son enfant.
Je lui ai dis clairement que je ne voulais pas de pension alimentaire, ce n'était pas cela qui résoudrait mon problème. Pour moi, un enfant a besoin d'un père et d'une mère, je veux qu'il assume sa responsabilité de père, je ne veux pas qu'il me verse de l'argent et ne s'occupe pas de son fils.
Il est là quand il faut, présent aux activités de l'école, je souhaite qu'il soit au courant de sa vie au quotidien sans avoir à lui raconter ce qui s'est passé le dernier mois. On a réussi à trouver un terrain d'entente.
Donc la relation est bonne entre vous ?
Pas toujours, il y a encore un peu de colère, mais je prends sur moi. Claude Eliott le voit avec beaucoup de plaisir, mais c'est son père qui vient nous voir car je ne veux pas qu'il apprenne l'existence de sa nouvelle famille. Pour l'instant il faut le laisser dans son monde d'enfant, de petit garçon de 8 ans, et ne pas le perturber par ces instabilités d'adultes.
Il arrive à lui cacher ?
Oui car il ne va jamais chez son père, ils partent en vacances tous les deux. Ils sont totalement libres l'un et l'autre de se voir autant qu'ils veulent. Je ne veux pas être égoïste alors parfois je lui demande, avec un pincement au cœur, s'il ne voudrait pas vivre chez son père ; mais il préfère rester avec moi. Il a toujours vécu comme cela, donc en est heureux.
Si une amie proche se trouvait dans votre situation de devoir élever seule ses enfants, quels seraient vos mots pour l'encourager ?
De s'accrocher ! Même si chacun va réagir différemment par rapport à une difficulté .... En pratique il faut toujours s'accrocher, mais c'est plus facile lorsqu'on a des enfants. Et puis se faire aider, ne pas se renfermer car ce n'est pas une honte ! Parler pour que les gens nous aident, ne pas se cacher par peur du regard des autres... Il ne faut pas non plus hésiter à aller voir une assistante sociale !
Quelles sont vos joies aujourd'hui ?
Voir Claude Eliott qui grandit, qui essaye de bien travailler. J'ai aussi un groupe d'amis dans lequel je peux parler librement de tout, je me sens très entourée et j'ai la chance de vivre et travailler à Boulogne, cela me plait.
Avez-vous des inquiétudes parfois, qu'est-ce qui vous permet d'avancer ?
Parfois il y a les difficultés du quotidien, oui bien sûr, alors je me plains... mais en fait je m'en sors car j'ai choisi une branche dans laquelle il n'y a pas de chômage et je suis en bonne santé. Je m'efforce de regarder devant, surtout pas derrière, je choisis d'avancer.
Ce qui me motive est de donner le meilleur à Claude Eliott qui n'a pas choisi de ne pas vivre avec ses deux parents. Je n'ai pas d'excuses à notre situation, donc je fais le bien pour qu'il grandisse heureux.
Vous êtes une femme heureuse aujourd'hui ?
Oui j'ai beaucoup de chances lorsque je regarde autour de moi...! J'ai la chance d'être en bonne santé, d'avoir la vie que j'ai, d'avoir ce merveilleux petit garçon, ça va vraiment bien !
1. Le principal trait de mon caractère. Patiente
2. La qualité que je préfère chez un homme. Bienveillance
3. La qualité que je préfère chez une femme. Généreuse
4. L'image que j'aimerais refléter. Volontaire
5. Votre mot préféré. C'est pas grave
6. Le mot que vous détestez. Les gros mots
7. Votre passe-temps favori. Regarder des séries
8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire. Soigner des malades
9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarnée. Cheval
10. Mon rêve de bonheur. Une maison remplie d'enfants
11. Une personne qui m'a marquée. Ma mère
12. Ce qui vous révolte. L'injustice
13. La faute qui vous inspire le plus d'indulgence. Faute par ignorance
14. Ma devise. Reessayer, ne pas abandonner
15. Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ? Que j'ai fait de mon mieux