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Bérangère :
Publié le 18 mars 2020

Bérangère : "J’y trouve une liberté nouvelle pas désagréable"

Bérangère, la force tranquille

 Bérangère est avocate, installée à Paris, à son compte. Elle a 35 ans quand elle décide de quitter son mari après plus de dix ans de vie commune. Le plus dur n’a pas été de l’annoncer à Tom, leur fils alors âgé de 5 ans ½…

Qu’est-ce que qui vous a décidé à demander le divorce après dix ans de mariage ?

 

Cela faisait déjà quatre ans que j’y réfléchissais. Mon éducation, la peur du vide, de faire du mal à notre fils, m’empêchaient de sauter le pas mais à partir du moment où j’ai pris cette décision, je savais que je faisais le meilleur choix pour moi. Le plus dur finalement, ça a été d’annoncer à mon mari que je voulais divorcer.

 Comment a réagi Tom alors âgé de 5 ans ½ ?

Je crois qu’il l’a vécu comme une délivrance. Cela faisait des années qu’il ressentait la tension entre son père et moi. Pourtant, nous ne nous sommes jamais disputés. Mais la tension était palpable et lourde à porter pour lui. D’ailleurs, à cette époque, il était très nerveux mais dès l’instant où on lui a dit qu’on se séparait, il est devenu plus calme.

 Comment vous êtes-vous sentie une fois la décision prise ?

Il y a eu un certain soulagement. Ce que je craignais, a priori, c’était d’avoir du mal à supporter de ne pas voir Tom tous les matins. Maintenant que notre système est en place, je me suis habituée au rythme et, pour être tout à fait honnête, j’y trouve une liberté nouvelle pas désagréable. Disons que je pars du principe que divorcer est un chamboulement énorme pour tout le monde et qu’il vaut mieux apprécier ce qui s’offre à moi de positif plutôt que de pleurer sur ce qui n’est plus.

 Quel mode de garde avez-vous choisi ?

J’ai étudié tous les modes de garde possibles et j’ai proposé à mon ex-mari une solution qui ne lésait personne et nous permettait de passer un temps égal avec notre enfant. En outre, il s’agit d’une garde alternée que nous avons adaptée. Celui qui vient chercher Tom à l’école le vendredi soir le garde jusqu’au vendredi matin suivant. Cela évite que notre fils se trimballe comme un escargot avec une maison sur le dos tous les lundis matins. Celui des deux parents qui ne l’a pas la semaine complète le récupère mercredi à 11h30 et s’en occupe jusqu’à 18h. Cela permet de ne pas rester huit jours sans se voir. Tout le monde y trouve son compte.

 Voilà deux ans et demi que vous êtes séparés. Qu’est-ce qui vous semble encore difficile en terme d’organisation ?

Notre système est en place et nous satisfait tous les deux. Nous avons cette chance de savoir nous écouter, de nous respecter et de ne rien nous souhaiter de mal. Ce que je trouve toujours compliqué c’est ce switch permanent que je fais entre ma vie de femme et ma vie de maman. J’ai sans cesse l’impression d’être une moitié de moi-même. Au début, les semaines où j’étais avec Tom, je m’enfermais dans une bulle avec lui, sans laisser personne y entrer. Je refusais toutes les invitations à diner. Je le faisais pour moi mais aussi pour des raisons financières parce que sortir c’est un diner, un taxi, une baby-sitter et parfois un cadeau. Il y a également une part de culpabilité. Je me faisais un devoir de lui consacrer tout mon temps quand il était là parce que je me sentais un peu responsable de la situation. Aujourd’hui, je me suis allégée de ce poids. Je me permets des sorties quand il est là, j’invite aussi des amis à diner chez moi…

 Qu’est-ce qui vous a le plus aidé à traverser les périodes les plus sombres ?

Je suis allée voir un psy pour y déposer mes poubelles et faire un peu de ménage. Pour la partie réconfort, j’ai pu compter sur mon frère et ma belle-sœur. Chaque dimanche où je n’avais pas Tom, je squattais chez eux. Le travail peut également s’avérer être un refuge. Et puis, ce qui me faisait du bien aussi c’était la perspective de ma nouvelle vie. J’aimais bien me projeter dans ce que serait « l’après ». Et puis, aussi, je me suis très vite inscrite sur des sites de rencontres. Je me suis un peu amusée mais à présent, j’en suis revenue.

 Pourquoi ?

Ce type de rencontre me lasse, c’est toujours la même chose. J’en ai marre de « re-raconter » ma vie, d’espérer, d’être déçue, et de finalement devoir recommencer…

 Qu’avez-vous appris sur vous depuis votre séparation ?

Je me suis rendue compte que j’avais une bonne capacité d’adaptation et d’organisation. Je suis fière d’être autonome financièrement même si ça exige beaucoup de travail. J’ai compris que les occasions de paniquer étaient nombreuses et qu’il valait mieux garder son calme ce qui signifie avoir confiance en soi. J’ai beaucoup progressé mais la vie bouscule les certitudes, je reste donc vigilante. La prochaine étape à franchir est d’être plus attentive à moi, de ne pas trop tirer sur la corde et de me préserver.

 Qu’est-ce qu’il vous manque aujourd’hui ?

Un amoureux éventuellement pour ne plus avoir à tout porter toute seule.

 

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