Claire, à l'âge de 27 ans vous décidez de quitter votre mari et de partir avec vos 2 jeunes enfants, quels souvenirs gardez-vous de ces premiers mois ?
J'ai dû déménager très vite, quitter le sud de la France pour m'installer à Paris dans un tout petit appartement. J'ai réorganisé notre vie pour que les enfants se sentent en sécurité malgré le manque de moyens, d'espaces et une qualité de vie extrêmement changée. La distance était telle qu'ils voyaient leur papa uniquement pendant les vacances scolaires.
Quelle était votre priorité, votre moteur dans cette épreuve ?
L'éducation de mes enfants, j'ai tout investi pour cela et j'y ai mis toute mon énergie. L'éducation est un tuteur, à la fois pour les mères et pour les enfants.
Et concrètement, comment cela se traduisait-il pour vous ?
J'étais très jeune, je me sentais déstructurée voire désarticulée. Il fallait que je retrouve mon équilibre. Pour cela, je devais faire des choix donc renoncer à certaines choses pour développer ce qui me permettrait de retrouver une stabilité. Pour moi elle passait par un travail qui me plairait et dans lequel je puiserai mon énergie. J'ai donc choisi de refaire des études, avec en plus des petits boulots à coté pour nous permettre de vivre. Ce métier allait m'aider à me retrouver, à devenir ce que j'étais.
J'imagine que ce changement de vie radical n'a pas dû être simple ?
Non, dans ces situations il faut avant tout accepter sa nouvelle vie, se fixer un objectif et assumer ce nouveau choix en fonçant, tête baissée ! Bien sûr c'est difficile et il y a des moments de perte de confiance et de souffrance. Mais l'essentiel est de ne pas s'enfermer dans une situation de victime ou de femme malheureuse mais de se recentrer pour faire des choix, c'est à dire renoncer ; renoncer ne veut pas dire perdre, au contraire c'est retrouver une liberté.
Vous étiez entourée à ce moment-là ?
Non au tout début j'étais vraiment très seule, ensuite bien sûr mes amis ont été un réel soutien, c'est indispensable. Je suis persuadée qu'on a tous besoin les uns des autres, même si on doit tout faire pour être autonome et essayer d'être libre.
Quels conseils ou mots d'encouragement diriez-vous à une bonne amie qui passe par cette épreuve ?
Lorsqu'on est au creux de la vague, avec sous les yeux cette image du tunnel interminable, on a l'impression que la vie s'arrête... Là il faut croire et se répéter que la lumière reviendra forcément un jour même si on est persuadé qu'elle ne reviendra jamais ; le plus souvent on est surprise car elle ne revient pas là où on l'attendait ! Je dirai aussi que le rapport au temps est très différent. Dans l'épreuve le temps est infini, quelques années après et avec du recul elle semble plus courte et on s'émerveille d'avoir réussi à la surmonter. Il faut accepter le fait que la blessure met du temps à cicatriser ; le temps est notre allié, il fait son œuvre et on s'en sort toujours, mais différente. Certaines femmes ont tendance à se fuir, dans les relations amoureuses ou dans la consommation, en croyant retrouver un équilibre. Concernant les enfants, s'ils sont nos tuteurs, il faut aussi anticiper le jour de leur départ, une fois élevés ! On peut se sentir à nouveau désarticulée, c'est pour cela qu'il faut se structurer et savoir ce qu'on aime et où trouver son équilibre.
On retrouve votre optimisme et votre enthousiasme, cela va-t-il jusqu'à dire qu'une deuxième vie peut aussi être aussi riche et une épreuve féconde ?
Je pense qu'on se révèle dans les grandes souffrances, on est en mesure de voir qui on est vraiment et quelles sont nos ressources. Il faut accepter de se laisser surprendre par une nouvelle vie qui sera riche... sans oublier qu'on peut aussi s'épanouir dans différents métiers, l'essentiel est de trouver un équilibre.
Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
Un peu comme un grand chêne qui est fait de nœuds ! Je tiens debout.
1. Le principal trait de mon caractère. La gaieté
2. La qualité que je préfère chez un homme. Le courage
3. La qualité que je préfère chez une femme. La bienveillance
4. L'image que j'aimerais refléter. L'honnêteté
5. Votre mot préféré. Shakti (énergie féminine)
6. Le mot que vous détestez. Amalgame
7. Votre passe-temps favori. Les musées
8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire. Surveillante de prison
9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarnée. Le papillon
10. Mon rêve de bonheur. La quiétude
11.Une personne qui m'a marquée. Une amie
12. Ce que qui vous révolte. La lâcheté
13. Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence. Les fautes avouées