Quel a été le déclic qui vous a décidé à partir pour une nouvelle vie?
Cela faisait déjà plusieurs mois que les choses n’allaient plus entre mon conjoint et moi. Je ne supportais plus ses incessants mensonges, son dilettantisme, ses sautes d’humeur et sa suspicion systématique à mon égard. Il y a deux ans, au coeur de l’été, j’ai décidé de partir. Je venais d’avoir 40 ans, je faisais le bilan de ma vie et je me demandais ce que je voulais pour les 40 prochaines années. Il ne faisait pas partie de mes plans… J’ai réalisé qu’on était arrivé au bout de notre histoire.
Quelles étaient vos inquiétudes?
Après avoir annoncé à mes enfants (5 et 9 ans à l’époque) qu’on se séparait leur père et moi, ma première préoccupation était de trouver un logement. Je savais que mon ex ne me laisserait pas l’appartement que nous occupions même si c’est moi qui ai toujours payé le loyer. Très vite ensuite, j’ai noté un changement de comportement chez mon fils ainé. Il devenait violent, j’ai donc pris la décision de l’emmener chez un psy.
Vous étiez d’accord avec son père pour le faire consulter?
A ce moment-là, tout était de ma faute, selon lui. Il me disait que je brisais la famille et que j’avais ensuite besoin d’un psy pour réparer mes erreurs. J’ai pas mal culpabilisé. Puis, finalement, au bout d’un an, j’ai constaté que Noah allait mieux. Ça lui a fait beaucoup de bien, il a repris confiance en lui. Aujourd’hui, il est apaisé, il travaille très bien à l’école.
Qu’en est-il du plus jeune de vos fils?
Oscar m’a surprise. Récemment, il m’a dit qu’il aimerait qu’on soit à nouveau une famille, tous les quatre, comme avant. C’est comme s’il n’avait pris la mesure de la séparation que maintenant. Je le trouve plus fragile aujourd’hui qu’il y a deux ans, moins confiant, plus nerveux.
Qu’est-ce qui vous a paru le plus dur depuis que vous êtes maman solo?
C’était compliqué de retrouver de nouveaux repères, à commencer par l’appartement. J’avais à coeur que mes fils se sentent bien dans leur nouvel environnement même si je n’avais que 40m2 à leur offrir contre le double chez leur père. Ils se sont très bien adaptés. En réalité, c’est la seule chose qui m’a semblé difficile. Pour tout le reste, c’est beaucoup plus simple.
C’est-à-dire?
Je me suis rendue compte que mon ex nous mettait une grosse pression. Il était souvent de mauvaise humeur, l’ambiance était lourde, il se comportait comme un adolescent à qui il fallait sans cesse rappeler les règles. Il y avait beaucoup de disputes, il était temps que cela s’arrête. Pour tout le monde.
Qui vous a apporté le plus de réconfort pendant cette période?
J’ai la chance d’avoir une maman très aidante ainsi qu’une soeur et un beau-frère très présents aussi bien pour moi que pour mes enfants. Je ne sais pas si j’y serais arrivée sans eux. Je leur dois beaucoup.
Vous avez tous les deux retrouvé un partenaire?
Très vite, mon ex s’est remis en couple. Il n’a pas voulu me le dire et a contraint les enfants à me mentir. Ça a été une période difficile parce que mes fils vivaient mal le fait de devoir me cacher quelque chose. Aujourd’hui encore la communication est très compliquée entre leur père et moi. Il ne répond pas forcément aux messages que je lui adresse. Il faut que je m’adapte.
Comment va votre vie amoureuse?
Il y a quelques mois, je me suis inscrite sur un site de rencontre. J’ai rencontré quelqu’un mais je n’envisage pas du tout de revivre avec un homme. D’ailleurs mes enfants non plus. Ils m’ont dit, comme une évidence, que je n’aurai pas d’autre amoureux. Pour eux, c’est normal que leur père refasse sa vie. Pas moi. Si jamais je leur présente un amoureux, ils vont lui faire la misère ! (Rires)
Pourtant ça se passe bien avec la compagne de votre ex, non?
Sur de courtes périodes, oui mais là, ils ont passé un mois ensemble et les garçons m’ont dit, à leur retour, qu’ils la trouvaient un peu ch… Je n’en suis pas fière mais ça m’a fait plaisir ! (Rires)
Comment avez-vous réussi à vous organiser pour la garde?
Il voulait les enfants une semaine sur deux. Je ne voulais pas et je pensais que de toute façon, il ne tiendrait pas. J’ai dû lâcher et je reconnais que ça se passe bien. Par contre, la période estivale est dure parce que cette année, par exemple, je ne les ai pas vus pendant un mois. C’est très long mais c’est comme ça.
Comment vous organisez-vous quand vous n’avez pas vos fils avec vous?
Je me suis remise au sport, je sors avec des copines, je m’occupe davantage de moi. Ça n’est pas désagréable. J’ai retrouvé de l’intérêt pour moi.
Vous est-il arrivé de regretter votre décision?
Pas une demie seconde ! Je me sens beaucoup mieux aujourd’hui. C’est comme si j’avais un boulet de moins dans ma vie. Ça allège mon quotidien : la charge mentale est moindre, les enfants sont plus faciles à gérer et je n’ai plus d’angoisse. Je suis officiellement sereine