Florence, il y a une trentaine d'années, vous quittez rapidement votre domicile avec vos 3 jeunes enfants âgés de 8, 7 et 2 ans, est-ce une décision subie ou voulue ?
C'est une décision que j'ai subie - dans un contexte de violence j'ai dû partir et embarquer mes enfants et j'ai décidé de re choisir la vie, le divorce a eu lieu après.
Quand on se retrouve du jour au lendemain avec des jeunes enfants « à la rue », quelle est la première réaction, qu'avez-vous fait ?
Les enfants m'ont permis de garder le cap. Pour eux, j'ai maintenu toutes leurs activités et les multiples petites choses qui meublent notre quotidien. J'étais en congé parental donc en situation de vulnérabilité financière, mon ex-mari ayant coupé les vivres. Par la mairie, j'ai retrouvé rapidement un logement, par mon ancien employeur un nouvel emploi et je me suis formée. J'ai surtout eu le soutien indéfectible de ma maman, de mon frère et de quelques couples d'amis qui ont continué de me recevoir bien que je sois solo, ce qui était très précieux !
Qu'avez-vous mis en place ?
Des suivis psychologiques pour mes enfants et moi-même, le maintien de leur scolarité dans la même ville pour qu'ils gardent leurs amis et continuent leurs activités extra scolaires. Il fallait que la vie quotidienne change le moins possible.
Quels étaient vos ancrages pour tenir debout ?
D'abord mes enfants, qui m'ont donné le courage nécessaire, leur intégrité. Et puis la conviction que même au plus fort de la tempête, l'eau est calme en dessous et on peut retrouver la sérénité.
Quel regard portez-vous sur votre situation d'aujourd'hui ? Quelle relecture faites-vous du passé ?
La difficulté est de renoncer à l'idéal de famille, en revanche on se reconstruit, on prend sur soi. Une fois les enfants plus grands, je me suis repositionnée en changeant de métier ; j'ai transformé ce moment difficile en joie, parce que mon métier est un métier d'accompagnement des personnes. Donc mes épreuves peuvent devenir un outil pour ma vie professionnelle.
Avoir été fragilisée vous donne une bonne perception de l'état de la personne à accompagner. D'une certaine façon, peut-on dire que votre épreuve porte aujourd'hui ses fruits ?
C'est cela, dans mon job de coach, je les vois arriver toutes cassées et courbées puis se redresser comme une fleur au fil du temps, c'est une grande satisfaction.
Vos joies aujourd'hui ?
Elles viennent essentiellement de ma vie professionnelle, j'ai une joie profonde d'être utile à ma modeste mesure. Voir mes grands enfants faire leur vie est aussi source de joie, de même que ma vie développée avec beaucoup d'amis très différents, de mettre en place des projets qui me tiennent à cœur et d'avancer petits pas par petits pas.
Quel conseil donneriez-vous à une bonne amie qui se retrouve en situation de monoparentalité ?
Je me garderai de donner des conseils, mais je serai présente pour l'écouter, la soutenir. Je pense que chacune saura trouver les bons outils qui lui conviennent, mais je dirai seulement que, certes on est chahutée, mais c'est une occasion pour découvrir ses forces, ré orienter une trajectoire et faire le point sur ce qui est important aujourd'hui pour soi.
Vous semblez heureuse et rayonnante, la page est-elle tournée ?
Je ne sais pas si elle se tourne, je pense surtout qu'on vit avec, on met du baume sur sa blessure. C'est un deuil, on ne tourne jamais vraiment une page, en revanche on avance et on retrouve vie et joie et on apprend à vivre avec. J'espère transformer cela un jour et cheminer à 2 !
1. Le principal trait de mon caractère. La douceur
2. La qualité que je préfère chez un homme. La profondeur
3. La qualité que je préfère chez une femme : L'écoute
4. L'image que j'aimerai refléter. Un passeur joyeux
5. Votre mot préféré. La lumière
6. Le mot que vous détestez. La productivité
7. Votre passe-temps favori. La lecture
8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire. Magistrat - policier
9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarnée. Une rose, Pierre de Ronsard
10. Mon rêve de bonheur. Partager des instants, à deux ou en famille
11. Une personne qui m'a marquée. Mon grand-père
12. Ce que qui vous révolte. L'injustice ou la violence à l'encontre des femmes
13. Les fautes qui vous inspirent le plus d'indulgence. Les fautes avouées
14. Ma devise. « Aimer c'est agir » V. Hugo