Comment avez-vous appréhendé la période de confinement avec le papa de Prune?
Mon ex mari a vécu un sévère revers professionnel l’an dernier et il s’est presque retrouvé à la rue. Je ne pouvais pas envisager de laisser le père de ma fille sombrer. Les choses se sont mises en place très simplement. Je lui ai proposé de l’accueillir le temps qu’il remonte la pente. Il vit avec nous depuis huit mois maintenant. Comme Bruce Willis et Demi Moore, je me suis donc confinée avec mon ex.
Quel est votre cadre de vie?
Je vis dans 70M2. Mon appartement est très lumineux, agréable… J’ai installé mon poste de travail dans ma chambre et j’ai un petit balcon de 9M2 qui, en ces temps de confinement, s’avère être un espace salvateur.
Comment vous êtes-vous organisée ?
J’ai attrapé le virus au tout début de la crise. J’ai perdu le goût et l’odorat, j’étais épuisée, j’avais très mal à la gorge mais je n’avais pas de fièvre. Comme je suis attachée de presse indépendante, je ne pouvais pas me mettre en arrête maladie. J’ai donc continué à travailler comme j’ai pu. Heureusement finalement que le papa de Prune était avec nous. Il a assuré la partie scolaire et les courses.
Quelles règles avez-vous mises en place pour gérer la situation?
Nous avons clairement définis nos rôles pour que chacun sache ce qu’il avait à faire. Au début, je trouvais important qu’on garde un certain rythme, des horaires fixes… et puis les semaines passant, j’ai lâché du lest. Je maintiens quand même un semblant d’organisation même si on est un peu décalé sur les horaires.
Que faites-vous aujourd’hui que vous ne faisiez pas avant la crise?
Je fait des brioches tous les jours et je maîtrise parfaitement le flan pâtissier ! Marmiton est devenu mon meilleur ami et j’ai réappris à faire des divisons à virgule grâce à Youtube.
Comment votre fille a vécu cette période?
Elle est super heureuse. Je me demande même si ce n’est pas la plus belle période de toute sa vie. Elle n’est pas particulièrement en demande de sorties. A cet âge-là, les pré-ados ont déjà une « vie en réseau ». Ils se calent des visio dans la journée pour papoter, ils se racontent leurs histoires… J’ai la chance d’avoir une fille très facile à vivre. Elle est ravie d’avoir son papa et sa maman et nos trois caractères sont compatibles dans cette situation. Donc tout se passe bien.
Vous envisageriez de vous remettre avec votre ex?
Pas du tout ! On s’entend bien mais cette question est réglée depuis longtemps. C’est très claire pour moi, pour lui et pour notre fille.
Est-ce facile de télétravailler pour vous?
Mon métier s’y prête très bien et, étrangement, dans cette période où beaucoup de mes confrères ont souffert du manque de travail, ça n’a pas été mon cas, bien au contraire. Mes clients avaient besoin d’alimenter leurs réseaux, leur communication…
Qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer?
Le début a été compliqué parce que j’étais malade et qu’il fallait travailler en même temps. Ça demande une certaine énergie. Ensuite, c’est la répartition des temps qui nécessite un peu d’organisation et surtout trouver comment alléger la charge mentale qui a quadruplé pendant cette période. Etre indépendante c’est une certaine pression, on a toujours le cerveau en ébullition, on est en action tout le temps. J’attendais le week-end pour reposer enfin mon esprit.
Sur quoi avez-vous lâché prise?
J’ai lâché du lest sur les horaires. Je me suis aperçue qu’on vivait sur des rythmes contrariés toute l’année, là, on revient à un rythme plus naturel. Je ne veux pas mettre de pression inutile. Tant que les devoirs sont faits et que l’hygiène est respectée, tout va bien.
Souhaitez-vous remettre Prune à l’école?
Non. C’est un peu triste de finir l’année scolaire comme ça d’autant qu’elle était en CM2 et qu’elle va sûrement perdre de vue certains camarades à qui elle n’aura pas pu dire au-revoir mais tant pis. De toute façon, j’ai embarqué ma troupe en Normandie, une semaine avant la fin du confinement. Ma mère a une maison à moins de 100 kms de Paris, on s’est posé là-bas, avec mon ex, notre fille, une de ses copines et le chat! Je travaille le nez dans la verdure, les filles sont dans le jardin toute l’après-midi, je peux veiller sur ma mère. C’est parfait.
Quel bilan tirez-vous de cette période?
Très honnêtement, j’ai très bien vécu cette période d’abord parce que personne autour de moi n’a été sévèrement touché, ensuite parce que je me rends compte que je suis comblée à la fois par mon noyau dur et par mon travail.