Motivation
Pour attaquer le sevrage au tabac, la première étape consiste à tester sa motivation. Que ce soit une raison économique, une question de bien-être, pour en finir avec la dépendance, par goût du défi, pour ses enfants… la motivation reste le moteur essentiel et permet de maintenir le cap.
Plan d’attaque
Avant de choisir une date pour démarrer, il convient de connaitre son niveau de dépendance. Le médecin traitant ou le pharmacien évaluent cet élément et orientent vers un traitement qui peut être un substitut nicotinique (patchs, gommes, comprimés…). A noter que selon le Pr Jean-Pol Tassin, directeur de Recherche émérite à l’Inserm : « la moitié des fumeurs qui ont arrêté l'ont fait sans aucun traitement, ce qui signe le simple fait qu'ils allaient mieux au moment où ils ont arrêté ». Dans tous les cas, se faire accompagner dans cette démarche permet de balayer les doutes, les angoisses, les risques de rechute. L’addiction au tabac est aussi comportementale et pas uniquement entretenue par la nicotine : « Le fumeur doit apprendre à vivre sans sa pause clope, et pour cela, un accompagnement psychologique est nécessaire en plus des substituts", estime le tabacologue, Bernard Antoine.
Psychologues, addictologues et tabacologues disposent des ressources nécessaires pour aider les fumeurs à s’arrêter. Les consultations peuvent se faire à l’hôpital ou en cabinet médical et sont prises en charge.
Les moyens classiques
L’utilisation de substituts nicotiniques dure entre 2 à 12 mois pour un sevrage réussi. Vendus sans prescription en pharmacie, les patchs, gommes, pastilles, comprimés et inhalateurs peuvent être choisis en première intention. En cas d’échec, mieux vaut se tourner vers des spécialistes.
Il faut compter environ 180€ pour trois mois de patchs et 250€ pour les gommes et les pastilles. Depuis le 1er janvier 2019, ces frais peuvent être remboursés par l’Assurance Maladie à condition d’avoir une prescription médicale et que les substituts soient inscrits sur la liste des médicaments remboursables. Dans ce cas, mieux vaut s’adresser à son médecin traitant.
La cigarette électronique, quant à elle, apparue au début des années 2000, permet de diminuer puis d’arrêter l’apport en nicotine. L’inconvénient est qu’il entretient une dépendance comportementale. Une partie des addictologues pointe également un manque de visibilité sur les effets secondaires à long terme. Si la cigarette électronique contient moins de substances toxiques qu’une cigarette, les risques sur la santé ne sont pas encore clairement identifiés.
Les solutions douces
L’acupuncture, l’homéopathie et l’hypnose ne conviennent pas à tout le monde et dépend du praticien et plus encore de la relation de confiance qu’il établit avec son patient. Dans tous les cas, mieux vaut s’assurer de ses diplômes et de son expérience ou chercher des recommandations. Selon le docteur Jean-Marc Benhaiem, Directeur de l'Association Française pour l'Etude de l'Hypnose Médicale et auteur de « Hypnose-toi toi-même » : « Pour les addictions spécifiquement, le patient se trouve dans une perception restreinte. Il se dit : '"Le tabac, c'est convivial, c'est mon antistress, c'est ma pause'. Il ne se visualise que les bons côtés, pas le côté 'accro' ni les dangers. Il en a conscience, mais n'arrive pas à les prendre en compte", explique le docteur. "On va donc lui permettre d'ouvrir sa perception. Le patient aura alors un déclic, il va se dire : 'Donc je calme mon stress avec une plante mortelle'. Il sera de nouveau capable de voir tous les éléments, et donc de changer. ». Le prix d’une séance d’hypnose varie de 100 à plusieurs centaines d’euros. Si l’on tient compte du fait qu’un paquet par jour pendant un an revient à 3000€, ce coût est tout acceptable.
Astuces
L’arrêt du tabac peut provoquer irritabilité, stress et appétit. Les recommandations vont dans le sens de la pratique du sport. Sans viser les jeux olympiques, retrouver le goût de l’effort et une condition physique participent au bien-être et permet d’évacuer les tensions. Les moins sportifs peuvent se tourner vers la marche, le yoga et la méditation pour un recentrage en douceur et en profondeur. Dans l’imaginaire collectif, le sevrage tabagique est souvent associé à une prise de poids. Pourtant, un tiers des personnes qui arrêtent de fumer ne voit pas la balance défaillir. Pour les autres, les premiers mois, il est préférable de se rabattre sur un grand verre d’eau, une orange pressée ou un thé pour faire passer l’envie de grignoter entre les repas.
Ressources
Enfin, pour vous aider dans vos démarches et vous orienter, les sites internet tabac info service et ameli.fr offrent un accompagnement efficace et personnalisé. Il est possible d’évaluer son niveau de dépendance et ses motivations, d’établir une stratégie, d’obtenir les contacts des professionnels à proximité de chez soi ou de son lieu de travail, de trouver le traitement plus adapté.
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